Le Monde recevait hier Jean Lemierre, le président de BNP Paribas dans le cadre de son club de l’économie. Lors de cette rencontre, le président de la plus grande banque française, a parlé de l’actualité très chargée dans le milieu bancaire : taux négatifs, fintechs, crypto-monnaies, monnaies virtuelles et notamment Libra initiée par Facebook…
Pas de refacturation des taux d’intérêt négatifs aux clients particuliers et PME
Jean Lemierre s’est dit opposé à la refacturation des taux d’intérêt négatifs aux clients particuliers et aux PME : « La Banque centrale européenne dit qu’un dépôt liquide doit subir un taux d’intérêt négatif pour le pénaliser et inciter à consommer ou investir. La question centrale de tout le système de la zone euro est de savoir si on peut, ou si on doit, refacturer ces taux au client en faisant payer les dépôts. Notre position est de ne pas le faire, en tous les cas pour les particuliers et pour les PME. Ce serait inefficace. Pour les très grandes entreprises, cela peut s’intégrer dans une négociation commerciale qui inclut toute une série de services rendus. »
Les suppressions de postes dans les banques ne sont pas terminées
Le président du groupe BNP Paribas s’est aussi exprimé sur les dizaines de milliers de suppressions d’emplois dans les banques européennes ces derniers mois. Il précise que « la fréquentation des agences baisse tous les jours, ce qui signifie probablement moins d’agences. D’où un impact très important sur l’emploi. ». Cela signifie que les suppressions d’emplois dans les banques vont donc continuer dans les mois à venir.
Les GAFA n’ont pas vocation à remplacer les banques
Jean Lemierre s’est également exprimé sur les menaces qui pèsent actuellement sur les banques traditionnelles. Il ne croit pas que des grandes sociétés du numérique comme Facebook pourront remplacer les banques. Pour lui le métier des banques n’est pas celui des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Par ailleurs il alerte sur le fait que les GAFA collectent et utilisent les données de leurs clients et qu’avoir accès aux données de paiement de chaque client serait extrêmement intéressant pour elles. Il rappelle aussi que cette activité est pour le moment réglementée. Cela dans le but de protéger les déposant et les emprunteurs.